2 heures consacrées aux sujets blockchains et à la cryptoéconomie telle qu’elle naît actuellement sous nos yeux suffiront à convaincre quiconque des extraordinaires perspectives du secteur.
Il faut cependant convenir qu’existent encore peu de produits et services immédiatement disponibles et réellement satisfaisants, du point de vue de l’Expérience Client .
C’est pour cette raison que la sortie d’un service fonctionnel, basé blockchain, doit être perçu comme une excellente nouvelle, de nature à rejaillir sur l’ensemble des acteurs de l’écosystème.
Lorsqu’il s’agit de potentiellement disrupter un secteur aussi prometteur que celui de la réservation hôtelière, dont l’ultra-concentration n’est pas sans commencer à soulever de vraies questions, c’est encore mieux
Mais, cherry on the cake, constater que ce pas décisif est franchi par une équipe française, cela offre le droit d’être optimiste sur le dynamisme et les perspectives de nos start-ups qui, si on leur offre un cadre rien qu’un peu adapté, démontrent toutes leurs capacités!
Pas tout à fait constituée de lapins de 6 semaines, la société BTU (Booking Token Unit) Protocol a donc profité du CES de Las Vegas pour dévoiler le 7 janvier 2019 sa toute nouvelle plateforme, à la peinture encore fraîche: https://btu-hotel.com/
BTU Protocol, une éclaircie au milieu de la crypto-tempête
Pour l’écosystème-crypto, 2018 restera dans les mémoires comme une année noire…
Symptôme de l’échec du modèle économique des ICO (et du secteur dans sa globalité) pour les uns, simple période de recalibrage nécessaire après la frénésie de 2017 et vecteur d’adaptation vers de nouveaux schémas (IEO, Security token…) pour les autres, il est en tout cas certain qu’il s’agissait du pire des moments pour organiser une levée de fonds en crypto-actifs.
BTU Protocol ne savait pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.
Les copains du JournalduCoin en parlaient déjà en juin dernier
Grâce à un énorme investissement de l’équipe, un travail de pédagogie auprès de nombreux acteurs, la start-up est parvenue à lever 5.5 millions de dollars, une performance dans ce contexte.
Une grande partie de ces fonds a été levée auprès de professionnels du secteurs, ces derniers ayant bien compris toute la pertinence du modèle économique inédit proposé par la société: une plateforme de location hôtelière, sans le moindre intermédiaire, sans commissions.
La proposition de valeur de BTU protocol
Le marché de la réservation hôtelière représente 5000 milliards d’euro et il est ultra-monopolistique.
Très tôt, les principales plateformes actuelles (Booking.com, Expedia., Hotels.com..) ont su se positionner afin de devenir des vecteurs incontournables pour le consommateur souhaitant organiser son séjour. Toutes les informations regroupées en un espace unique, des système de comparateurs, de notations, une ergonomie idéale permettant de calibrer ses vacances en quelques clics, en demeurant au sein d’un écosystème unique.
Souvenons-nous, une époque pas si lointaine (et pourtant la préhistoire du point de vue de ces usages): dans les années 90 les options étaient simples: appeler (avec un téléphone, imaginez!) chaque prestataire et jongler avec les calendriers, les grilles tarifaires, etc…ou alors, prendre contact avec l’agence de voyage locale, diversement riche en terme d’offre et de transparence…
Les grandes plateformes de résa, par leur pertinence et leur ergonomie se sont donc imposées dans le paysage et ont joué un rôle important dans la vitalité du secteur touristique, et en partie dans sa démocratisation.
En 2018, 93% des nuitées sont réservées par Internet (source: Ministère de l’Economie)
Problème: ces plateforme jouissent aujourd’hui d’une puissance telle qu’elle font la pluie et le beau temps dans le secteur! D’outils au service des professionnels hôteliers, elle se sont transformés en ogres insatiables, en position d’édicter leurs propres règles (et de lourdement pénaliser ceux ne souhaitant pas s’y conformer).
L’équation est radicalement simple: ne pas être représenté dans les rayonnages des géants de la réservation, c’est être « invisibilisé » pour le consommateur! intenable dans un secteur ultra-concurrentiel, majoritairement constitué de petites structures sans réelles marges de manœuvre.
«Si on n’est pas sur Booking.com, on n’est nulle part »,
Christophe Hans, responsable politique économique chez HotellerieSuisse.
En outre, ces services ne sont pas gratuits (étonnant, non ?). Les plateformes de réservation appliquent des grilles tarifaires différentes (au gré des services associés). Par exemple booking.com prend entre 10 et 25% de commission, Expedia , autour de 17%
Ces commissions sont, au cours des années devenues tellement conséquentes qu’elles deviennent de nature à compromettre l’équilibre financier des établissements (qui pour autant, ne peuvent faire sans, sauf très rares exceptions).
« Booking me prend plus de 150 000 euros par an. Depuis, je n’arrive plus à me salarier, ne serait-ce qu’au Smic. Je ne peux pas non plus engager des travaux, pourtant nécessaires, au dernier étage de mon hôtel. » Yves (prénom d’emprunt), in « les hôtelier pris à la gorge par les plateformes », l’Humanité
Ces commissions, plutôt très conséquentes (et en augmentation constante) ne profitent pas au secteur hôtelier et ne permettent pas non plus aux consommateur de payer moins cher…
C’est pour modifier cette équation – dont seules les plateformes sortent au final systématiquement gagnantes – que BTU Protocol, exploitant à plein les potentiels offerts parla blockchain a fondé un modèle d’affaire sans intermédiaire, permettant une redistribution de ces commissions au profit des consommateurs et des fournisseurs de services, l’ensemble fonctionnant grâce à l’utilisation du token BTU.
Comment ça fonctionne ?
Fastoche, comme ça:
C’est beaucoup plus clair là, non ? 😉
Bon, très concrètement, par le biais d’outils mis à disposition par BTU (widget pour sites webs, tutoriaux pour installer un wallet crypto comme MEW ou MetaMask), n’importe qui (établissements, gîtes, campings, particuliers…) se retrouve en mesure de proposer une offre de location (pour l’instant c’est essentiellement de l’hébergement mais c’est virtuellement illimité) à TOUS CONSOMMATEUR dans le cadre d’un protocole sécurisé, basé-blockchain.
Toute location validée par le biais du système BTU génère une récompense en cryptomonnaies BTU automatiquement et immédiatement créditée sur le wallet.
Ces gratifications en tokens BTU profiteront autant au prestataire de services qu’au consommateur.
Par ailleurs, un montant en tokens pourra être immobilisé en guise de caution, afin de garantir l’effectivité d’une réservation, l’ensemble étant verrouillé par smart contract.
Pour des informations plus techniques (et vérifier par vous même la crédibilité de l’équipe en coulisse), vous pouvez vous référer au Livre Blanc et pour ceux qui aiment bien regarder sous le capot, faire un tour sur le Github du projet.
L’équipe et les perspectives du projet
Ci-dessus, une présentation de BTU sur BFM Business par Vidal Chriqui, le CEO
Vidal Chriqui est le PDG de l’infrastructure, il est également concepteur du protocole Ethereum ERC-808, une des fondations de la mécanique du protocole. Le Président de BTU Hevé Hababou pour sa part est derrière le modèle d’affaires de la startup.
Si pour l’heure, l’entreprise se lance à la conquête du marché des réservations hôtelières, il ne s’agit que d’une étape sur une feuille de route ambitieuse. En effet, nombreux sont les branches économiques propres à bénéficier de l’approche de désintermédiation que propose BTU grâce à la blockchain.
« Un peu plus de 9 mois après la constitution de notre société, nous sommes déjà en mesure d’apporter les bénéfices de la Blockchain au secteur de la réservation hôtelière. Nous prévoyons de déployer le protocole dans de nombreux autres secteurs », Vidal Chriqui, co-fondateur et inventeur de BTU Protocol, CES de Los Angeles.

Et pour la Polynésie Française ?
Avec près de 2 millions d’établissements référencés, la plateforme https://btu-hotel.com/ comporte déjà plusieurs offres en Polynésie Française.
Alors même que le tourisme représente le principal vecteur de devises pour notre territoire, il n’est pas inutile d’en rappeler les fondamentaux, rappelés dans cet article, mais également dans le « Point conjoncture » de notre institut locale de la statistique ,l’ISPF
- En 2017, la Polynésie Française a accueilli 198 000 touristes
- La capacité maximale est de 11616 nuitées quotidiennes
- 46 hôtels (dont 34 sont classés de 2 à 5 étoiles) et 311 établissements de petite hôtellerie (gîtes, pensions..) composent l’offre Polynésienne
(pour l’anecdote, le site de référence Booking.com, au 8 janvier 2019, renvoie 381 résultats à la recherche « Polynésie Française », c’est dire la sur-représentation des établissements sur la plateforme de réservation…).
On rajoutera à ces données la « galaxie Airbnb » et l’hébergement dit « flottant » (les navires de croisières), qui représentent des offres non-négligeables.
Ces chiffres sont en hausse régulières ces dernières années, en raison d’une politique locale volontaire et d’une amélioration de la situation économique générale….ce qui profite évidemment aussi aux grandes plateformes de réservation!
En 2018, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie en Polynésie Française s’est élevé à 98 Millions d’euros (pour nos amis métropolitains, le tableau ci-dessous mentionne le montant de 11 570 millions XPF, ce qui, même ici, commence à faire un gros chiffre!)
Considérant les commissions appliquées communément dans le secteur et en supposant un taux médian de 10%, très probablement en deçà de la réalité, les grandes plateformes de réservation ponctionnent sur ce montant un total de près de 10 millions d’euros (soit près de 1.2 milliards de francs Pacifique!)
Autrement dit, la démocratisation d’un modèle d’affaire tel que proposé par BTU Protocol, déjà opérationnel et prêt à être déployé, y compris dans de petites structures éloignées dans nos archipel, serait de nature à réinjecter cette somme dans l’économie réelle Polynésienne!
Ressources:
Site web: https://www.btu-protocol.com/fr/
Faaitoito brad🤙aroha no mont-dore nei ! Parahi.